Pardonner mon ton quelque peu déprimant des derniers messages : voyez-vous, même si ce blogue se veut une "vallée de la paix", il n'en reste pas moins que je chemine toujours sur un chemin de découvertes. Et se découvrir signifie également explorer et reconnaître des parties plus sombres de notre être, de nos émotions.
Quelle séance chez la psy! Moi qui suis forte en métaphores pour m'expliquer la vie et ce que je ressens, j'ai constaté avec bonheur aujourd'hui que je suis tombée sur une psy qui partage tout autant cet outil pour comprendre la vie. J'en ressors avec un pur sourire aux lèvres, au cœur, et qui traverse tel un courant fort agréable toutes les cellules de mon corps; j'en pleurerais carrément de joie!
Ces 4 dernières années avec mon ex m'ont laissée avec cette impression de vide, que je m'étais laissé tout enlever, arracher, dépouiller... Je me sentais, depuis que je me suis sortie de cette relation malsaine, comme une page blanche. Un syndrome vivant de la page blanche. Vidée. Neutre. À l'extérieur de moi-même, des relations avec les autres, de toutes situations. J'ai tellement nagé à contre-courant pendant des années, à me complaire dans une relation qui me permettait de vivre mon mal-être "en paix", parce que cette autre personne ne vivait que du mal de vivre que, lorsque j'ai tranché, que j'ai quitté cet univers que nous nous étions construit et qui me tombait dessus par lourdes briques, à chacun de nos tremblements de terre relationnels, j'ai voulu à tout prix m'éloigner en tout de ce que j'avais vécu pendant ces 4 années. Mais puisqu'il ne me restait pas grand chose de moi-même, que j'avais volontairement amnésié mon être et mon essence, à peu près tout ce qui m'entourait me rappelait cette relation venimeuse. J'ai donc tout tassé en dehors de moi-même. Par instinct de survie mentale et émotionnelle, je me suis même rendue à mettre à l'extérieur de moi-même la grande majorité de mes émotions. Ainsi, je souffrais moins, mais je me sentais tellement neutre et détachée. Je n'ai jamais osé me réapproprier mes émotions, par peur de souffrance de ce lourd passé violent. Et je ne pouvais m'empêcher d'avoir ce sentiment que mon ex m'avait tout pris et qu'il ne restait plus rien de qui j'étais.
J'ai longtemps vu ma vie en étapes. Celle avant mon ex, où j'avais la début vingtaine, avec cette innocence caractéristique d'une jeunesse qui n'a pas encore affronté les tempêtes de la vie. Je faisais aveuglément confiance aux autres, j'avais une confiance en moi que je croyais inébranlable, je me voyais comme une jeune femme forte, intelligente, avec un avenir prometteur, sage, lumineuse en tout, amoureuse d'un amour de chevalier d'un temps révolu. Et puis l'étape "noire", ces 4 années où je me suis rebellée contre tout, où je me suis défaite des rêves que l'on rêvait à ma place, réfuté ceux qui dessinaient pour moi mon avenir, refusé les conventions sociales et les normes sociétales. Où je me suis fais mal volontairement, comme si je voulais tuer cette image de jeune fille sage et bien domptée; c'est à cette époque que j'ai commencé à fumer et, plus tard, à consommer régulièrement de la marijuana jusqu'à m'en rendre quotidiennement accroc. J'ai éloigné toute personne qui me voulait du bien, et j'ai plongé volontairement, mais ô combien sournoisement, dans ce détour de ma vie. J'ai beau dire aujourd'hui que je ne regrette pas ce chemin, puisqu'il m'a beaucoup appris sur moi-même, reste que je lui en voulais encore, à LUI.
Aujourd'hui, ma psy m'a fait remarquer à quel point j'analyse beaucoup les autres, que je parle beaucoup de ce que j'espère pour les autres, que je reste souvent en surface, que je "raconte" au lieu de "plonger" dans le sujet. Que je tranche ma vie, littéralement. Je cherche tellement à me défaire de ce bloc de 4 ans que je ne veux pas l'accepter comme ayant fait partie de mon parcours.
Je constate également que j'idéalise grandement la partie de ma vie antérieure à ces 4 années. Cette moi lumineuse et innocente. J'ai compris que je tente désespérément d'éliminer ce bloc "noir" et d'essayer de coller ce moi jeune vingtaine à ce moi d'aujourd'hui et d'ainsi tenter d'écrire une nouvelle page, une nouvelle moi. De réaliser ça me permet de comprendre pourquoi je vis un syndrome de la page blanche identitaire. Pourquoi je me sentais si neutre. Pourquoi je résistais à tout cet amour qui vient par vague vers moi ces derniers temps.
J'utilise souvent et à pas mal toutes les sauces la métaphore du chemin de vie. J'aurais dû comprendre qu'un chemin est une continuité. De me faire dire aujourd'hui que mon parcours est comme un fil, ça m'a frappé de plein fouet! J'ai réalisé ce que c'était que d'accepter les épisodes plus sombres et plus douloureux de ma vie. Chaque pas que j'ai fait sur mon chemin m'ont menée à ici, maintenant. Je ne peux pas revenir en arrière. Je ne peux également pas détruire une partie de ce que j'ai vécu; comment pourrais-je d'ailleurs en effacer les pierres, les ponts, les ravins, les paysages, les gens que j'y ai connus?
Pour aller de l'avant, il me faut regarder ce que je voulais tant faire disparaître, le regarder vraiment, en face, le mettre en mots, en images, le crier, le pleurer... L'accepter comme il fut. Accepter que ça fait partie de mon chemin, de ma croissance personnelle. Accepter qu'il soit là. Accepter que je peux recommencer à marcher sur mon chemin de vie sans avoir mal. Accepter que cette période de ma vie forge le fil qui m'a conduit ici, maintenant. M'approprier tout ce bagage. Me remettre en marche.
À force de vouloir aller trop vite, on s'épuise. J'ai voulu en finir au plus vite avec cette période de ma vie, voir une psy et "régler ça". J'étais le lièvre qui voulait finir la course en vitesse. Je me rends compte aujourd'hui que je deviens progressivement la tortue : je prends mon temps ou, plutôt, j'accepte de prendre le temps qu'il faudra pour terminer cette "mise au point" émotionnelle.
Mettre de l'air dans tous les aspects de sa vie. Oui. Ouvrir les portes qui obstruaient le passage de mon énergie, de mes émotions. Ne pas emprisonner une partie de ma vie : l'accepter, plutôt, car c'est ainsi que je peux véritablement commencer à me réapproprier qui je suis. Mes émotions, mes couleurs, ma douceur pour les autres, la confiance que j'accorde aux autres, l'amour pour la vie...
"La vie n'est pas tout noir ou tout blanc. Tu dis ne pas vouloir être grise; mais qui sait quelle couleur tu seras, finallement?" Merci Isabelle!
Avec beaucoup d'amour et le plus merveilleux des sourires que j'aie eu depuis tant d'années...
Avec une merveilleuse légèreté au coeur,
Je vous aime!
roxsan xox
¤ Après être partie en quête sur "Le chemin de la paix", j'arrive ici, maintenant, dans une vallée de paix. Ce blogue se veut une continuité du blogue que j'ai entamé il y a plus de 3 ans... j'ai réalisé qu'il me fallait franchir une étape de plus, ma quête ayant pris une toute autre direction qui m'a menée vers une paix intérieure nouvelle et stable. D'où le besoin de me créer un nouvel espace pour partager ce nouveau chemin sur lequel je marche, entourée d'amour, d'amitié et de respect.¤
22 mars 2011
16 mars 2011
Les tiroirs oubliés
Aujourd'hui, j'ai ouvert un tiroir des oubliettes.
J'ai raisonné que c'était pour le mieux.
Mais mon cœur de me dire que pour guérir, il me faudra souffrir encore un peu...
Parfois, j'ai l'impression que je mets beaucoup trop de souvenirs douloureux en-dehors de moi-même. Je les laisse là, dans ce néant qui nous entoure, où il fait si bon oublier tout ce qui nous blesse.
Combien je donnerais pour une déchiqueteuse de blessures émotionnelles...
Je remarque avec un détachement intéressé que je me ferme à ce que je ressens. Ouvrir de tels tiroirs dont je me suis efforcée d'oublier me rempli d'une rage insoupçonnée. Rage contre celui qui m'a blessé par ses paroles... et que, au bout du compte, j'ai fini par accepter comme étant une réalité.
Je me sens dépossédée de qui je croyais être. Un tel état d'être est difficile à vivre au quotidien. J'ai l'impression d'être un canevas vierge et je ressens jusqu'au fond de l'âme ce syndrome de la page blanche.
Malgré tout, j'y vois une forme de positif. Car je peux me recréer, repartir à zéro. Ce qui m'angoisse, c'est de ne savoir par où commencer... De ne pouvoir me reposer sur quelque chose de solide en moi-même. Telle une balance qui ne trouve jamais son juste milieu.
Aujourd'hui, j'ai ouvert un tiroir des oubliettes. Et j'ai réalisé qu'on ne peut éternellement vivre sa vie en investissant toutes ses énergies à mettre de côté, voire à oublier une partie de son propre passé.
Il faudra me faire orage pendant un certain temps pour que revienne le soleil, cette énergie si pure et brillante qui m'habitait si naturellement auparavant.
Cela risque d'être toute une tempête... mais ce sera la dernière avant que je puisse arriver à me retrouver entièrement. Déjà, je sens que le poids que je porte depuis si longtemps au cœur commence à se dissiper. Et, croyez-moi, même si je n'ai vidé aujourd'hui qu'une minuscule cuillère de ce poids, je sens que c'est déjà ça de moins.
Accepter pour mieux laisser aller, ça effraie... ça prend du temps... il faut s'armer de courage pour ne pas reculer - car le réflexe est si facile. À long terme, c'est la décision la plus saine et la plus sensée qui soit.
Avec beaucoup d'amour,
roxsan ¤
J'ai raisonné que c'était pour le mieux.
Mais mon cœur de me dire que pour guérir, il me faudra souffrir encore un peu...
Parfois, j'ai l'impression que je mets beaucoup trop de souvenirs douloureux en-dehors de moi-même. Je les laisse là, dans ce néant qui nous entoure, où il fait si bon oublier tout ce qui nous blesse.
Combien je donnerais pour une déchiqueteuse de blessures émotionnelles...
Je remarque avec un détachement intéressé que je me ferme à ce que je ressens. Ouvrir de tels tiroirs dont je me suis efforcée d'oublier me rempli d'une rage insoupçonnée. Rage contre celui qui m'a blessé par ses paroles... et que, au bout du compte, j'ai fini par accepter comme étant une réalité.
Je me sens dépossédée de qui je croyais être. Un tel état d'être est difficile à vivre au quotidien. J'ai l'impression d'être un canevas vierge et je ressens jusqu'au fond de l'âme ce syndrome de la page blanche.
Malgré tout, j'y vois une forme de positif. Car je peux me recréer, repartir à zéro. Ce qui m'angoisse, c'est de ne savoir par où commencer... De ne pouvoir me reposer sur quelque chose de solide en moi-même. Telle une balance qui ne trouve jamais son juste milieu.
Aujourd'hui, j'ai ouvert un tiroir des oubliettes. Et j'ai réalisé qu'on ne peut éternellement vivre sa vie en investissant toutes ses énergies à mettre de côté, voire à oublier une partie de son propre passé.
Il faudra me faire orage pendant un certain temps pour que revienne le soleil, cette énergie si pure et brillante qui m'habitait si naturellement auparavant.
Cela risque d'être toute une tempête... mais ce sera la dernière avant que je puisse arriver à me retrouver entièrement. Déjà, je sens que le poids que je porte depuis si longtemps au cœur commence à se dissiper. Et, croyez-moi, même si je n'ai vidé aujourd'hui qu'une minuscule cuillère de ce poids, je sens que c'est déjà ça de moins.
Accepter pour mieux laisser aller, ça effraie... ça prend du temps... il faut s'armer de courage pour ne pas reculer - car le réflexe est si facile. À long terme, c'est la décision la plus saine et la plus sensée qui soit.
Avec beaucoup d'amour,
roxsan ¤
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