Aujourd'hui, j'ai ouvert un tiroir des oubliettes.
J'ai raisonné que c'était pour le mieux.
Mais mon cœur de me dire que pour guérir, il me faudra souffrir encore un peu...
Parfois, j'ai l'impression que je mets beaucoup trop de souvenirs douloureux en-dehors de moi-même. Je les laisse là, dans ce néant qui nous entoure, où il fait si bon oublier tout ce qui nous blesse.
Combien je donnerais pour une déchiqueteuse de blessures émotionnelles...
Je remarque avec un détachement intéressé que je me ferme à ce que je ressens. Ouvrir de tels tiroirs dont je me suis efforcée d'oublier me rempli d'une rage insoupçonnée. Rage contre celui qui m'a blessé par ses paroles... et que, au bout du compte, j'ai fini par accepter comme étant une réalité.
Je me sens dépossédée de qui je croyais être. Un tel état d'être est difficile à vivre au quotidien. J'ai l'impression d'être un canevas vierge et je ressens jusqu'au fond de l'âme ce syndrome de la page blanche.
Malgré tout, j'y vois une forme de positif. Car je peux me recréer, repartir à zéro. Ce qui m'angoisse, c'est de ne savoir par où commencer... De ne pouvoir me reposer sur quelque chose de solide en moi-même. Telle une balance qui ne trouve jamais son juste milieu.
Aujourd'hui, j'ai ouvert un tiroir des oubliettes. Et j'ai réalisé qu'on ne peut éternellement vivre sa vie en investissant toutes ses énergies à mettre de côté, voire à oublier une partie de son propre passé.
Il faudra me faire orage pendant un certain temps pour que revienne le soleil, cette énergie si pure et brillante qui m'habitait si naturellement auparavant.
Cela risque d'être toute une tempête... mais ce sera la dernière avant que je puisse arriver à me retrouver entièrement. Déjà, je sens que le poids que je porte depuis si longtemps au cœur commence à se dissiper. Et, croyez-moi, même si je n'ai vidé aujourd'hui qu'une minuscule cuillère de ce poids, je sens que c'est déjà ça de moins.
Accepter pour mieux laisser aller, ça effraie... ça prend du temps... il faut s'armer de courage pour ne pas reculer - car le réflexe est si facile. À long terme, c'est la décision la plus saine et la plus sensée qui soit.
Avec beaucoup d'amour,
roxsan ¤
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire