C'est officiel. J'ai fait le grand saut. Après des mois de réflexion, après avoir essayé de me convaincre que ce n'était pas pour moi, que j'étais plus forte que ça, après avoir essayé de fuir cette voie et constaté que tous mes comportements dérivés de mes blessures refaisaient surface pour des riens, j'ai accepté, et j'ai sauté.
Ma première séance chez la psy : détachée. Je me sens détachée, pas de la thérapeute, mais de moi-même face à la situation. Je me sens de surface si on peut dire... En général aussi. Comme si j'étais incapable de vivre l'émotion du moment, de la situation.
Elle m'a fait réaliser que je me jugeais beaucoup. Que j'avais ce besoin intense de me justifier sans cesse. De justifier mes paroles, de justifier mes maux, de justifier mes pleurs pour pleurer...
"Comment te sens-tu présentement?" Une question qui me dérange. Je ne sais pas pourquoi. Une question simple, pourtant. Peut-être parce que je ne me sens pas dans le présent. Peut-être parce que j'ai de la difficulté à m'accorder le droit au bonheur. Pourquoi ai-je autant de misère à répondre à cette question si simple?
Je voulais tout dire, tout, en une heure. J'ai parlé de mes parents, de ma 1re relation amoureuse, de mon ex, de ma désyntox, de mon ancien mode de vie. J'ai parlé de ce nœud émotionnel qui me serre le cœur. Je l'ai senti bien présent tout au long de la séance. Pourtant, pas une fois me suis-je sentie avoir l'envie de pleurer ou avoir une vive réaction pour défaire ce nœud.
Je suis émotionnellement ailleurs........................
En général.
C'était son sourire. C'était son écoute. C'était son non jugement.
C'était la grande fenêtre qui faisait tout le mur; la lumière qui y pénétrait.
C'était le fait que je pouvais parler sans avoir à m'analyser en même temps.
C'était la façon qu'elle avait de m'analyser, mais pas constamment.
C'était le calme qui régnait dans la pièce; entière la place qui m'était accordée.
C'était la façon qu'elle avait de me dire que j'ai le droit de me sentir comme je me sens; que j'avais maturé mes choix; que j'avais l'air prête à prendre soin de moi.
Prêt à prendre soin de soi... Ça peut paraître bête dit comme ça. Mais pour moi, c'est une étape importante de ma vie. Oui, me choisir moi, me mettre en premier. Mais au-delà de se choisir soi, il y a "s'entretenir" soi, c'est-à-dire prendre soin de soi. Tout faire pour se choyer de l'intérieur, faire revenir et entretenir la chaleur au cœur; ne plus avoir à affronter de rudes hivers émotionnels, ne plus avoir à se couper de ses propres émotions comme moyen de protection des autres, et parfois de soi-même...
...
Aujourd'hui, les oiseaux gazouillaient dehors, perchés sur un arbre. Les yeux fermés, leur chant me donnait l'impression que le printemps avait fait son entrée. Aujourd'hui, c'est mon printemps à moi que j'ai amorcé; le dégel des émotions figées, la fonte de l'auto-jugement négatif, l'arrêt des justifications infinis.
Et j'ai bonne confiance que le bourgeonnement viendra bientôt.
La glace est brisée, et je sais maintenant que les rendez-vous se succèderont. J'en ai besoin.
Car même si ce n'est que la première séance, il me faut avouer qu'en sortant de là, j'avais l'impression d'avoir le pas plus léger..
Je vous souhaite à tous de pouvoir vivre pleinement votre "printemps intérieur".
Avec beaucoup d'amour,
roxsan
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire